Michel Herbillon, deputé sortant de la 8ème circonscription et candidat à sa réélection pour un sixième mandat nous accorde une interview exclusive pour nous en dire un peu plus sur son rôle de député.

V.A. - Pour que nos lecteurs vous connaissent mieux, quelques mots sur vous.

M.H.- Comme vous le disiez, ça fait vingt-cinq ans que je suis député, alors, bon, je sais de quoi je parle quand même ! C’est assez rigolo d’ailleurs, on en parlait l’autre jour avec Hervé (ndlr : Hervé Gicquel, Maire de Charenton et suppléant de Michel Herbillon). Je suis devenu député en 97 en battant Griotteray, dont Hervé était l’assistant parlementaire, et ils avaient fait tout un foin comme quoi je n’étais pas de la circonscription, que je venais de Saint-Mandé comme ma concurrente d’aujourd’hui, Emmanuelle Wargon.

V.A. - Et avant la politique, que faisiez-vous ?

M.H. - J’étais cadre dans le privé. C’est ce que j’ai mis dans ma bio Wikipedia* parce qu’avant, je disais que j’avais bossé chez Mc Kinsey mais avec tout le foin qu’on a fait là-dessus j’ai préféré enlever ça. Par contre faudra que je pense à engueuler les larbins, ils ont oublié de l’enlever dans mon profil en Russe…

V.A. - Puisque vous nous parlez de Wikipedia, il n’y a absolument rien sur votre bilan de député. Pourquoi ?

M.H. - Oui, c’est normal. Il paraît que des gens vérifient et qu’il faut dire la vérité. D’habitude je fais distribuer dans les boites à lettres un bilan de mandat écrit par mes gens qui me met un peu en valeur, mais sur Wikipedia il faut des sources et que ça corresponde à la réalité. Avec mes assistants parlementaires Olivier (ndlr : Capitanio) et Romain (ndlr : Maria) nous nous sommes réunis et comme on a trouvé une seule proposition de loi en vingt-cinq ans (co-signée avec 19 collègues) et un rapport sur l’Europe, on s’est dit que c’était un peu trop léger et on a préféré ne rien mettre. Après si ça intéresse vraiment les gens - mais heureusement ce n’est pas le cas - ils peuvent toujours aller sur https://www.nosdeputes.fr/michel-herbillon 

V.A. - Mais alors quoi, vous n’avez rien fait ?

M.H. - Non je ne peux pas vous laisser dire ça ! Déjà parce que j’ai quand même pris près d’un demi million d’euros pour ce job ! Certes je n’ai fait qu’une proposition de loi en un quart de siècle mais, bon, ce n’est pas une fin en soi. Je pense avoir établi un record en cours d’homologation… Je suis membre de douze groupes d’amitiés avec des pays tiers et j’ai l’immense plaisir d’effectuer de nombreux déplacements « officiels ». On fait les comptes à l’Assemblée Nationale mais je crois que je suis le député ayant fait le plus grand nombre de voyages gratuits en avion de l’histoire ! Alors ! Pas mal, non ? J’ai aussi, comme vous le savez, une passion pour les plaques en marbre avec mon nom. Il y en a partout dans la circonscription. J’essaye d’en avoir une à la buvette de l’Assemblée…

V.A. - Vous êtes désormais en campagne et avez inauguré une permanence. Pourtant vous n’en avez pas en cours de mandat. Pourquoi ?

M.H. - Comme vous le savez, j’ai toujours combattu l’investissement et la dette pendant mes mandats de Maire, faisant financer par d’autres mes projets quand c’était possible. En campagne, mes dépenses sont remboursées par les Français, donc je n’hésite pas. Pendant mon mandat je dois faire des choix dans mon budget et je n’ai pas vu l’intérêt de payer pour cela. Une fois tous les cinq ans c’est largement suffisant ! Quand je dois vraiment recevoir quelqu’un je le fais à la Mairie où j’ai conservé mon bureau ou à la maison, rue du Cirque, c’est quand même plus classe dans le VIIIème arrondissement !

V.A. - Vous avez fait le choix d’un suppléant pour les législatives, les binômes sont pourtant presque exclusivement mixtes. Pourquoi ?

M.H. - Parce que je fais ce que je veux ! J’ai déjà fait beaucoup pour les femmes. Regardez j’ai bien mis Marie-France (ndlr : Parrain) dans le fauteuil de Maire… Elle était Directrice de Cabinet, je l’avais virée (elle a dû oublier) mais, bon, j’ai pas l’habitude de me baser sur les compétences pour les nominations et promotions. Pour revenir à la question c’est simple : j’ai pris Hervé car il voulait le job pour lui. A mi-mandat je me retire, comme on fait toujours, il prend le job et à la prochaine élection il est en position de sortant et on repart pour vingt-cinq ans ! C’est d’autant plus important que nous devons continuer à faire bloc. Vingt-cinq ans qu’on est pénards et hégémoniques, on a pris nos aises et on les b….. (rires).


Avec un large sourire, Michel Herbillon propose le verre de l’amitié.


 Pour copie conforme,
Jean Faitreau

*Article de Wikipédia toujours en ligne le 21 mai 2022.